Journal de bord en ligne

Une version en ligne du journal de bord de Félicien, Victor et Mathias à bord du Souimanga

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Voilà

Le bateau est en sécurité dans un port bien abrité de la côte sud de la Sicile, un port qui ne coûte pas trop cher, et maintenant il attend soit d'être vendu soit d'être ramené pour être vendu en France. Avis aux intéressés pour les deux options !

Merci à ceux qui nous ont suivis et, à ceux qui ont participés, ceux que ça a amusé de lire et les autres,
Bon vent et bonne mer à tous,
Félicien & Mathias.

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Pendant que Félicien visite les jardins peuplés de têtes sculptées et les grottes naturelles ou non, Mathias fait une pause. Il est rentré 10 jours en France, se mettre la tête au frais, attraper un rhume, et revenir avec l'entrain que la chaleur écrasante et l'absence de vent lui avait fait perdre peu à peu.

Dommage, on se prive ainsi de visiter la Tunisie, mais en même temps transformer le plaisir de la voile en une obligation d'avancer semblait ne mener à rien. Et puis c'est pas grave, Mazara est presque une ville maghrébine, et ça se sent avant l'appel à la prière ! La suite devrait ressembler à un retour rapide vers la France, mais rien n'est encore complètement décidé.

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Depuis le port de Sciacca, si, au lieu d'emprunter les escaliers qui montent à la ville, on longe le bord de mer, on arrive au pied d'une falaise de pierre fossilifère et tendre. Les éléments y ont creusé une grande arche, dont nous ne donnerons pas de reproduction ici, et les humains, à leur échelle, en ont fait autant, aménageant toute une série de petits troglodytes dont le premier, encore attenant aux habitations, sert visiblement de tripot aux vieux du coin.

Ceux-ci sont bien plus sobres.

Plus loin, à proximité, se trouve le Castello Incantato de Filippo Bentivegna, un sculpteur qui a passé sa vie à peupler son jardin de têtes façonnées elles aussi dans la pierre et parfois dans le bois.

La pierre rouge dans sont trou surveille.
Une pile de faces.
Grands alignements de pierres dressées.
Gueule de Pierre.

Au fond du jardin se trouvent des cavernes, elles aussi aménagées par ses soins.

Pattes d'éléphant?

Si l'on décide plutôt de prendre le large en direction de Marsala, que, certains courants contraires en rendant l'accès impossible, l'on se rabat sur Mazara, et que l'on suit alors telles petites rues, on peut trouver cette petite église dont le toit perdu a laissé jour au ciel ouvert.

Ce sont toujours les plus belles. On devrait les construire sans.

Le soir, l'appel du muezzin doit y retentir comme partout ailleurs dans la ville.

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Après une rude bataille avec les mouches et une traversée de 24h, on arrive en Sicile. Je cite le (vrai) livre de bord, ce document officiel à valeur légale en cas de problème :

  • "18h50 : Le vent à forcit, on avance à 2,5kts fond. Les mouches gagnent du terrain, elles colonisent petit à petit chaque recoin du bateau. Nous ne tiendrons plus très longtemps. Si mes calculs sont exacts; elles seront assez pour nous forcer à abandonner le bateau dans 1h46. Bzzzzz..... Bzzzzzz..."
  • "21h52 : Le vent était partit mais il est revenu, 3kts et on a pris le ris de nuit. Les mouches semblent respecter la convention de Genève et ont accepté une trêve nocturne. Nous restons à bord pour l'instant et cherchons d'autres moyens pour les combattre. Bzzzz...Bzzzzzzzz...."

[...]

  • "6h50 : On a fait une moyenne de 2-3kts cette nuit. Mathias dort, Félicien vient de se réveiller, les mouches aussi. On avance actuellement à 3,5kts."

[...]

  • "11h40 : La chasse aux mouches va bon train, meilleur train en tout cas que le rock français remplacé par Stan Getz. On avance pas si mal que ça (3-4kts), plus que 18,4M, les mouches se sont retranchées à l'intérieur du bateau, leurs rares tentatives de sortie sont impitoyablement écrasées".

[...]

  • "16h00 : Le vent est parti, puis il est revenu, puis il est parti, puis il est revenu et a l'air décidé à nous pousser jusqu'à l'arrivée. La démographie mouchesque est en perte de vitesse, les nouvelles techniques de chasse mises au point pendant la nuit ont fait leurs preuves !"
  • "18h : Le vent nous a fait une grosse frayeur, puis il est revenu juste assez pour nous accompagner jusqu'au port avec Bobby Lapointe. On arrive dans un port moche, cher et pas pratique, et les gens du bar sont débiles et pas sympas. MAIS : déroute totale de nos ennemies les mouches".

Vous l'aurez compris, ce port n'est pas top. Mais il est proche de la vallée des temples dont on nous parle maintenant depuis la Grèce ! On s'y précipite le lendemain de notre arrivée avec le premier bus. Notez la structure de vallée :
Ce n'est pas du tout l'arrivée en vrai. Elle se fait en escaladant un mur au hasard, puis en évitant les caméras.

Il reste en effet six temples grecs encore à peu près debout et de nombreuses ruines. Puis les paléo-chrétiens sont passés par là et on fait de ce vrac un gros tas de tombes. Je cite Victor à ce propos : "Ils sont un peu cons les Paléos. [Puis il grommelle] Si j'étais paléo... Je serais pas Léo puisque je suis Victor".
HDR et photogénie
Y'é pas malin, y'en a quatre

En outre, le lieu est investi d'aménagements touristiques de la société du spectacle : on croise pour commencer les HELL'S ANGELS locaux :
Hey, psssst, tu veux pas acheter une trotinette thermique à moteur ? Non ?

Sans parler de la scène en vrac au milieu, de suite peuplée d'acteurs talentueux mais sans texte :
Naoooon !
Dialogue de sourd

Sans texte ni spectateurs, exception faite des nombreuses caméras de surveillances qui sont omniprésentes, orientées dans toutes les direction sauf un petit mur qui se trouve à 20m de l'entrée qui s'escalade plutôt bien. Inutile de penser ne pas payer avec tout ça ! Deux photos pour transformer ce blog en antenne de Grande Fratello :
Orwell RPZ
Les colonnes ont des yeux

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On choppe le petit-fils du Loch Ness, dans sa version méditerranéenne :
Il est couvert d'organismes

On le saucissonne, le rejette, puis le repêche. On le donne en pâture aux mouches qui le traient, prochain article du fromage de petit-fils de Loch Ness.

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On quitte la Valette pour une plus petite île maltaise au nord de l'archipel, Gozo. On aperçoit en route le célèbre mouillage "Blue Lagoon" dont on entend parler depuis la France, il est bondé et réputé maintenant pour ses bateaux "night clubs" qui y vont la nuit, on passe notre tour et on vise le port de Mgarr. La vue du haut du village est assez sublime malgré un ancien fort plâtré en hôtel de luxe laid (à noter sur la route, encore pire, une reconstitution de Bethléem vide de sens et de personne, en carton pâte qui tombe en morceaux) :
Fenouil (grec) ?
Cominettino

On plonge, on grimpe vaguement, on visite, on se fait offrir du sel qui est récolté en plein air à la main dans de petits bassins creusés dans la roche (qui contient de nombreuses strates riches en fossiles de coquillages) :
Il va servir pour des câpres !
C'est eux qui nous offrent du sel !

On compte partir pour Empedocle et la vallée des temples, mais dans la dévente on voit un voilier entrer dans une crique, on se renseigne, et on y passe une nuit ! C'est une baie circulaire protégée par un gros rocher (Fungus Rock de son prénom).
Impossible d'atteindre le sommet...

Moins fréquentée que Blue Lagoon malgré quelques bateaux d'excursion bruyants, elle est magnifique et bien abritée
Lequel est le Souimanga ?
Et là ?

Et, Ô surprise, quand on va à terre se balader on découvre d'une part l'une des attractions touristiques les plus prisées de Malte, Azur Window, et d'autre part des carrières cubistes.
Connue celle-ci non ?
La même avec Félicien et Mathias
Il faut zoomer pour bien voir !

Dans le fond de la baie se trouvent aussi quelques grottes que nous allons visiter avec notre super annexe (pour avoir une idée de l'échelle, allez chez le M. Bricolou le plus proche. Ca fait à peu près 0.3 échelle.) :
Ca fait 1 unité de grotte homologuée système international
Dans ce sens là un peu moins

Enfin, la mort dans l'âme mais le vent en poupe, on démouille pour la Sicile on admire une dernière fois la côte :
Confusion de bonne foi
De morue fumée

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Parce qu'on est mal élevés et qu'on traîne pour présenter notre nouvel hôte : VICTOR JUNG ! Il est beau, il est étudiant en architecture sortant de l'informatique, il barre avec la souplesse d'un félin, et apporte encore plus de bonne humeur à bord (quand il ne dort pas) :
TADAAA !
PS : c'est celui de droite, bien entendu. L'autre a perdu 15 cm de cheveux et 5 ans mais s'appelle toujours Mathias.

Sinon, on quitte la marina de Marzamemi où les gens se sont montrés vraiment sympas (quelques coups de main pour le bricolage entre autre). D'ailleurs, c'est un rite de passage, on envoie Victor en tête de mât :
En bas
Il arrive
En tête !

On visite le village voisin, puis son voisin, on déguste de bonnes pistaches en attendant la bonne météo, puis on met les voiles sur Malte (et finalement il n'y a plus de vent quand on est dans le rail des ferrys... Mais ça ne dure pas trop !). L'arrive se fait avec le soleil, et c'est presque une chance parce qu'elle est magnifique :
Coucou La Vallette
On se fait beaux en arrivant pour faire bonne impression, il faut bien ça vu les tarifs (négociables et négociés) du port :
Mathias vient d'ouvrir les yeux sur cette photo !
Et Victor se recoiffe

On se promène dans la Vallette qui est magnifique, puis dans les terres à Mdina qui ne l'est pas moins, dans le réseau impressionnant de catacombes (qui ont aussi servies d'abris pendant la 2nd guerre mondiale) et enfin dans un bar reggae qui jure franchement avec l'ambiance "boîte" de la baie d'à côté. Le retour fut épique : partis à pied pour 3h de marche jusqu'au bateau en pleine nuit, on découvre au bout de 2h et au grand dam d'une voiture qui nous avance de 100m que nous sommes retournés à notre point de départ. On abandonne et attend le premier bus.
Aujourd'hui, des projets de lessives se transforment en galère où le lessiveur est lessivé et la laverie inexistante. Les gens filment dans la rue tant l'orage les surprend, nous on marche vers un but nébuleux. Peut-être un peu d'escalade plus tard si on sèche ?

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André documente notre départ pour Malte (ça a changé en cours de route), quelques photos du bateau au départ du port de Pilos et un grand merci à André :
Départ de Pilos
Départ 2
Départ de plus

En on se lance pour 134 heures de pleine mer et un total de 320 Mille si on était allé en ligne droite. Mais voilà, entre les vents dominants, les autres, la rotondité de la terre et l'age du capitaine notre route n'est pas droite du tout (dommage, on a pas pensé à prendre une photo de notre carte avec un point toutes les heures et demi, mais c'est beau !).
Un point toute les heure et demi, on surveille le baro (blagueur) pour la météo, on reporte tout ça sur la carte et on commente sur le livre de bord papier. Voici Félicien à l'oeuvre :
Sans rire ? Quelqu'un lit ça ?

Les quarts à trois, c'est mieux qu'à deux, et après les 3 premiers jours on est dans le rythme et c'est assez agréable. Sauf quand le vent est vraiment pas sympa avec nous : à 20M du port après une journée à 8N sous spi, on est stoppé net, et la bière pour fêter l'arrivée se transforme en petit dej' en arrivant, bof...
En parlant de grande journée sous spi, encore une :
Alongé sur la plage avant, 1m au dessus de Victor, Mathias prend une photo

A part ça, on est pas à Maltes, la météo vieillissante ne nous donnait pas confiance pour se lancer dans le "canal de Sicile" et aussi parce qu'on en avait un peu mare, on s'arrête à la pointe sud est de la Sicile à Marzamemi.

Pendant la traversée, peu d'animaux contrairement à l'habitude, et beaucoup de déchets divers (bouteilles, sacs, une bouée de sauvetage, une palette, un pot de peinture, un sac de spi (le nôtre, zut alors)). Mais on voit passer deux tortues, il n'est pas impossible qu'on en ait assommée une et quelques bancs de petits poissons volants.

Et puis il faut bien s'occuper en pleine mer, Félicien tire un portrait de Mathias avec peu de moyens et un grand talent :
Il a l'air ronchon non ?

On se pose un peu ici, puis on finit cette nav' jusqu'à Malte 60M plus loin !

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En quittant Zante nos voisins, belges et émus de notre voyage, nous offrent le rab' de leur bateau : nous voilà nantis de deux nouvelles écoutes de génois et d'une paire de coussins malpratiques. On fonce pour rattraper Victor, et on s'arrête à Katakolo. Pas grand chose à dire de cet endroit, sinon qu'on y trouve un restaurant qui décoiffe et qu'on peut y reproduire une scène historique :
FMURRRRRRR

Puis petite navigation jusqu'à Kiparissia, un peu plus abrité que ne le dit l'Imray mais moins intéressant aussi, dans lequel nagent paisiblement d'énormes tortues qui sortent la tête de temps à autre. On y rencontre pour la première fois Thalia (Hallo Gregor, Bernadette und Annina!) avec qui on sympatisera plus dans le port suivant ainsi que deux français qui nous conseillent sur Malte.

On repart, on casse un peu plus le moteur (rien d'inquiétant), et on arrive à Pilos. Et là, les rencontres vont de bon train ! Très vite, Joël du Vampirus et André de l'Outis, deux grands navigateurs actuellement en solitaire, nous touchent par leurs récits mais semblent aussi emballés par notre propre voyage. Si l'un repart très vite pour Toulon dont il arrivait à peine, on passe du temps à discuter autour de la bonne cuisine grecque avec Andréas qui est tout sauf le nom de son bateau !

Il faudrait ici des pages et des heures pour raconter l'émotion de ces deux rencontres, et partager ce que les mots peinent à transmettre même entre nous, mais c'est assez beau et on a bien de la chance !

Le port est globalement adorable, on y refait le plein d'huile (de moteur, mais aussi d'olive : 20L) chez un ship qui nous appelle de loin et par notre prénom. Puis arrive Victor, un ami de Mathias rencontré aux Glénans il y a plusieurs années, qui de suite se met à la couture et à la lecture de la bible locale pour savoir comment se confectionner la sangle idéale :
Salut Victor !

C'est aussi le moment des démarches administrative, on passe bien trop de temps dans les cafés à écrire des lettres et autres CVs. Félicien se remet aux Maths dans la joie la plus totale :
Les cheveux courts !.

Maintenant, on va attendre la bonne météo pour traverser jusqu'à Malte, à 350 Miles à l'Ouest. En attendant, la météo très régulière de la Grèce vient de laisser sa place à un orage dantesque.

PS : Ce port ne nous coûte rien. Mais qui a pensé se réserver une place comme ça !?
Amarrage troll

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A Cefalonia, on passe un peu de temps à plonger. Poussés par nos succès précédents et à la vue d'orphies on tente notre chance, sans succès, mais les fonds sont beaux et la mer est chaude (je ne vous parle même pas de l'air dans le bateau en alu') ! On trouve en bord de mer d'assez beaux plants de câpres et on se dit que c'est une autre opportunité de manger : on part en ramasser et on cherche la recette antique et traditionnelle des câpres aux vinaigre (on en a encore un bon demi-kilo au sel, acheté sur Alicudi). Si c'est bon on vous donne la recette ! Reste à trouver des câpres, mais le plant est facile à reconnaître :
zoom sur un plant
Mathias en ramasse

Il faut cueillir les boutons, il paraît que plus ils sont petits et meilleurs ils sont, et le fruit peut se préparer de la même façon que les boutons (on essaye et on confirme).

En navigation pour l'île suivante, Zante, qui est aussi la dernière des Ioniennes (la plus au sud), on est suivi pendant une bonne demi-heure par un gros poisson, que l'on pense être un Thon (?). Les photos ne rendent pas très bien mais on le filme un petit peu, il faisait un peu plus d'un mètre, il avait des points jaunes sur la base des nageoires et une tâche rose sur la tête, ainsi que deux bandes bleues sur le flanc. Il se colle à notre safran, y reste quelques secondes, puis repart en profondeur pour revenir peu après, on ne sait pas trop pourquoi. Nous n'allions pas vraiment vite, et on a vite rangé le matériel de pêche de peur qu'il ne le morde, ne casse le fil, se blesse, nous laissant pantois.

A Zante on croise Zulu, un très beau voilier français de 38 pieds dont nous avait parlé Alcyone, on en profite pour faire une bises à François, Anne et Anouk ! Ils poursuivent vers le nord et nous vers le sud, mais on passe une soirée très sympa avec eux. Le port est un peu industriel à cause des ferrys qui rentrent et sortent sans arrêt, mais pas désagréable ! Et on peut, enfin, s'y mettre en règle avec les autorités grecques.
Le port de Zante